L’appel d’Abram

 C’est dans Genèse 11. 26 qu’Abram est mentionné pour la première fois. Pourquoi Abram et non Abraham ? Les principaux personnages de l’histoire sont Abraham et Sarah et leurs noms ont été modifiés tous les deux : d’Abram, il est devenu Abraham et Saraï est changée pour Sarah. Ce qui a changé est l’ajout d’une lettre, la lettre hébraïque , cinquième lettre de l’alphabet hébreu. Selon E.W. Bullinger, dans son livre « Les Chiffres dans les Écritures », cinq représente le nombre de la grâce, quatre celui de la création avec l’ajout du chiffre un, le nombre de Dieu. Cela pour montrer que Dieu a élu Abraham par grâce.

 

C’est une bonne interprétation, car l’élection se fait toujours par grâce. Une autre interprétation de la lettre provient du Midrash Rabbah, qui l’explique ainsi : comme cette lettre est la seule de l’alphabet hébreu à ne pas être prononcée par un mouvement de la langue, des lèvres ou par toute autre articulation de la bouche, mais uniquement par le souffle, elle illustre souvent l’action de Dieu lorsqu’il a soufflé sur eux. Cela est comparé au sixième jour de la création de l’homme. En hébreu, la lettre précède le mot hébreu pour « six », « hashishi ». Avec Abraham et Sarah est démontré que Dieu les a élus. Ce sont les ancêtres de Jésus le Messie.

 

C’est d’Abraham que commence l’histoire d’Israël, histoire menant à Yeshua. Avec Abraham commence, et à bien des égards, l’histoire de l’Église, l’histoire de chaque croyant. Il est le père spirituel de tous ceux qui croient au Messie ; ceux qui ont la foi – nous dit la lettre aux Galates – sont fils d’Abraham (Gal. 3. 7). Il représente l’homme de foi par excellence, et nous pouvons nous reconnaître dans ses victoires comme dans ses échecs ; la Bible est absolument véridique et authentique et elle nous présente toutes les facettes du caractère de la personne, les bonnes comme les mauvaises.

 

D’Ur à Canaan

Dans Genèse chapitre 11, versets 10 à 32, on apprend comment Abraham est venu d’Ur à Canaan. Des questions se posent parfois concernant Ézéchiel 16. 3 et les origines d’Abraham. « Ainsi parle le Seigneur Dieu à Jérusalem : « Ton origine et ton origine et ta naissance sont du pays des Cananéens. Ton père était Amoréen et ta mère Hittite. » Les interprétations sont partagées entre l’approche physique et l’approche spirituelle. Concernant l’approche physique, certains pensaient qu’Abraham, originaire du nord de la Chaldée, était associé aux Amoréens et aux Hittites, eux aussi originaires du nord (les Amoréens sont juste en dessous de la Chaldée et les Hittites plus à l’ouest). Cependant, si l’on considère le contexte du chapitre 3 d’Ézéchiel, il s’adresse à Jérusalem (verset 2) et non aux Israélites en général. Or, les premiers habitants de Jérusalem étaient les Jébuséens et, dans Nombres 13. 29, ils étaient associés aux Amoréens et aux Hittites. En ce sens, il pourrait y avoir une ascendance par le sang. Cependant, après avoir approfondi ce chapitre, il est préférable de considérer ces nations comme des formes de mal (dans la perspective spirituelle) sans tenir compte de la lignée, à l’instar de Sodome, appelée la sœur de Juda (verset 46).

 

L’histoire d’Israël débute

L’histoire d’Israël commence ici, dans les trois premiers versets de Genèse 12. L’Éternel dit à Abram : « Va-t’en de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation ; Je te bénirai, Je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, et Je maudirai ceux qui te maudiront : et toutes les familles de la terre seront bénies en toi. »

 

On peut souligner que le chapitre 12 de la Bible marque souvent un tournant important dans l’histoire d’Israël. Genèse 12 marque le début de l’histoire de la nation avec Abraham et l’Alliance abrahamique.

 

Exode 12 marque la naissance de la nation, où Dieu donne à Israël un nouveau calendrier avec une nouvelle année, marquée par la Pâque et le sang de l’agneau qui a sauvé les Israélites du jugement.

 

Josué 12 marque la fin de la conquête du pays, et le chapitre 13 commence par la distribution du territoire aux tribus.

 

Matthieu 12 marque le rejet final de Yeshua par les autorités religieuses. Matthieu 13 ouvre les paraboles du Royaume de Dieu.

 

Actes 12 marque la propagation de la Parole aux nations, avec Paul parcourant l’Europe pour la proclamer.

 

Le chapitre 12 de l’Apocalypse est un condensé de l’histoire d’Israël, situé entre deux récits des temps de la Tribulation Les sections en chapitre 12 n’est pas forcément inspiré ainsi, mais c’est bien utile pour nous aider à mémoriser certains passages importants.

 

Les bénédictions

Au verset 1, nous voyons l’appel d’Abraham et aux versets 2 et 3, les bénédictions qu’il recevra s’il répond à Dieu. Il y a sept bénédictions en tout.

 

1  Je ferai de toi une grande nation

Il deviendra une grande nation, qui sera Israël. C’est la première fois que le mot « nation » est au singulier ; Israël est la première nation à être distinguée, car c’est d’elle que les autres nations seront bénies. Le mot pour nation ici est « goy ». Aujourd’hui, les Juifs appellent un non-juif « goy », ce qui signifie « nation », mais la première mention de ce mot se trouve ici, et donc Israël est le tout premier « goy ».

 

2 et Je te bénirai.

Tout au long de la vie d’Abraham, nous verrons comment la main du Seigneur l’accompagnait partout où il allait.

 

3 et rendrai ton nom grand.

Son nom sera grand. Son nom sera associé à celui du Messie, comme dans Galates 3. 29 : « Et si tu appartiens au Messie, alors tu es de la postérité d’Abraham. » Tous les croyants en Yeshua sont également la descendance spirituelle d’Abraham. Il est également mentionné dans de nombreux autres passages du Nouveau Testament. Un chapitre entier de Romains 4 fait référence à Abraham et à ses relations avec Dieu. Deux chapitres de Galates, 3 et 4, font l’éloge d’Abraham.

 

4 afin que tu sois une source de bénédiction.

Et nous lisons dans la promesse qu’il sera une source de bénédiction. Sa vie, ses échecs et ses victoires sont de grandes leçons et des bénédictions pour nous.

 

5 Je bénirai ceux qui te bénissent.

 

6 Et Je maudirai celui qui te maudira.

Mais voici la dernière promesse : « Je bénirai ceux qui te bénissent, et Je maudirai celui qui te maudira. » Ceci est une autre indication que la vie de ses descendants, physiques et spirituels, ne sera pas facile. Ce verset nous annonce qu’il y aura des conflits dans ce monde. Il parle de bénédictions et de malédictions de la part des peuples du monde. Remarquez comment Dieu aborde personnellement cet aspect de la promesse. Il passe du pluriel au singulier. Il bénira ceux qui bénissent (au pluriel), mais lorsqu’il s’agit de son peuple, Israël et, par conséquent, le reste de l’Église, Il s’en chargera personnellement, comme s’il s’adressait à la personne en particulier. « Et Je maudirai celui qui vous maudira. » Les deux mots pour « malédiction » dans notre traduction ne sont pas les mêmes dans l’hébreu original. Le premier mot de ce verset signifie en réalité « rabaisser », « appeler sans valeur », ce qui permet de le lire ainsi : « Et quiconque vous déshonore, Je le maudirai. » Israël aujourd’hui, comme dans toute la Diaspora, a souvent été rabaissé, réduit à être considéré comme un obstacle. Dieu répondra à cela et maudira celui qui déshonore son peuple. Ce deuxième mot, « maudit », signifie ici « éloigner », « se retirer », le même terme que les eaux du déluge se sont retirées. C’est d’être éloigné de la présence de Dieu.

 

La raison d’être du Juif

C’est dans Genèse 12. 3 que nous commençons à comprendre la raison d’être du Juif. « Et en toi seront bénies toutes les familles de la terre. » « En toi, » Dieu fait référence à Abraham et à la nation qui naîtra de lui. Quelle bénédiction de savoir que toutes les familles de la terre seront bénies ! Cela signifie que c’est le monde entier qui sera béni par Abraham. Par Abraham, Israël, puis bien sûr par le Messie.

 

Le Nouveau Testament commence par ces mots : « Le livre de la généalogie de Jésus le Messie, le Fils de David, le Fils d’Abraham » : c’est là que les généalogies des Écritures nous mènent, jusqu’à Yeshua. Jésus le Messie, le Fils d’Abraham, nous ramène à Genèse 12, où la Table des nations se termine avec un individu, Abraham, par qui Dieu promet une grande nation, Israël, et par qui toutes les familles de la terre seront bénies. Yeshua le Messie, le Fils de David, parle du Roi-Messie ; David était le premier roi d’Israël selon la prophétie et Yeshua est le dernier. Donc, de David à Yeshua.

 

Fils de David

Et le titre ; Fils de David était bien connu des gens de l’époque de Jésus. Serait-ce le Fils de David dirent-ils tous lorsqu’ils virent comment Yeshua accomplit ce miracle messianique de rendre la vue à un aveugle de naissance (Jean 9) ? Matthieu, plus que tous les autres Évangiles réunis, utilise ce titre pour désigner le Messie. Les deux Talmuds en parlent, car ils l’utilisent également plus de dix fois, et nous le retrouvons vingt fois dans le Midrash Rabbah.

 

C’est dans le texte de Matthieu 1. 1 que nous voyons le début de l’accomplissement de cette prophétie ; auparavant, Israël était trop occupé par ses problèmes internes. Tout commence avec Yeshua, le premier et le lien essentiel vers cette bénédiction pour toutes les familles de la terre. Par lui et avec lui, Israël commence à accomplir sa vocation : être une lumière pour les nations. Avec Israël, les non-Juifs entrent et forment ensemble l’Église, le Corps du Messie.

 

Le fondement Juif de l’Église

(1) Le christianisme est fondé sur le judaïsme (voir Matthieu 1. 1 ; Romains 1. 2 ; 3. 21-23)

(2) Marie était Juive (Luc 1.27)

(3) Jésus était Juif (voir Matthieu 1. 1 ; Jean 4. 9 ; Romains 1. 3)

(4) Les disciples étaient Juifs (voir Matthieu 10. 2-4 ; Actes 3. 1)

(5) La Nouvelle Alliance a été rédigée par des Juifs (Romains 3. 1, 2)

(6) L’Église a été fondée par des Juifs (voir Actes 2. 5, 41-43)

(7) Le salut vient des Juifs (voir Jean 4. 22).

C’est dans cette nouvelle assemblée de Dieu, l’Église, que le véritable Israël commence l’œuvre initialement créée pour elle.