Sous les couvertures du Tabernacle
Éloignons-nous maintenant de l’intérieur du Tabernacle et regardons son extérieur et voyons de qu’il nous apprend. Quel contraste cependant, car cette structure n’est pas attrayante de l’extérieur. La première chose que nous voyons est cette immense tente. Ici, dans Exode 26, on nous dit que le Tabernacle avait quatre couvertures. Le quatrième revêtement, ou le revêtement le plus intérieur, était une tapisserie magnifiquement brodée de fils blancs, bleus, violets et rouges, et qui comportait des chérubins dans sa conception visuelle. Examinons maintenant de plus près la première couche, la couche externe du Tabernacle où nous constaterons un grand contraste. C’était cette couverture-là que tous pouvaient voir.
À quoi ressemblait cette couche ? On l’appelait tahash, décrivant la peau d’un animal, mais personne ne sait de quelle espèce il s’agissait réellement. C’est pourquoi différentes traductions de la Bible évoquent diverses possibilités. D’après les traductions de Louis Segond, Nouvelle édition de Genève, c’est traduit comme dauphins, ou blaireaux, et celle de l’abbé Crampon mentionne de veaux marins. Une autre parle de teintes de violet. Mais on ne sait absolument pas d’où provient cette peau. Les anciens rabbins, dans un Midrash, disaient qu’il s’agissait d’une licorne dont la peau avait été créée uniquement à cet effet et était composée de six couleurs. C’est pourquoi dans certaines synagogues on voit des dessins de licornes.
Il y a cependant une chose que la Bible nous dit. Cette peau, tahash, était utilisée pour faire de belles sandales. Nous lisons dans Ézéchiel chapitre 16, où Dieu raconte sa première rencontre avec Israël, Il lui dit au verset 10 : « Je t’ai vêtue d’étoffes brodées, j’ai mis à tes pieds des sandales de tahash, je t’ai enveloppée de fin lin et je t’ai couverte de soie. » Les sandales faisaient référence à ce que portaient les Israélites dans le désert, quelque chose qui, miraculeusement, ne s’était ni effiloché ni déchiré. C’est un miracle dont Moïse fait un rappel en Deutéronome 29. 5 où Dieu dit : « Je t’ai fait passer quarante ans dans le désert. Tes vêtements ne se sont pas usés sur toi, et tes sandales ne se sont pas usées à tes pieds. » Imaginez porter les mêmes sandales pendant 40 ans et qu’elles restent neuves tout ce temps !
Mais maintenant, pourquoi un tel contraste entre la couverture extérieure et la couverture intérieure du Tabernacle ? Pourquoi avons-nous une peau si ordinaire visible de l’extérieur et pourtant, quand on entre à l’intérieur, l’histoire est si différente ? Pouvez-vous discerner les deux venues du Messie ici ? La couverture extérieure faisait référence à la première venue de Yeshua et nous rappelle ces puissantes prophéties comme celle d’Esaïe 53. 2 où nous lisons : « Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, Comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée ; il n’avait ni beauté, ni éclat ». La couverture extérieure du Tabernacle n’était pas très attrayante pour les yeux des hommes, de même lors de sa première venue, Yeshua est appelé un yonech. Bien que ce mot soit traduit par jeune pousse, il signifie en réalité un jeune enfant, un bébé inoffensif. On nous dit également qu’il n’avait ni beauté ni éclat parce qu’il n’est pas né dans un château, ni entouré de serviteurs. Il est venu simplement et très peu de gens ont remarqué son arrivée.
Le mot majesté, hadar, désigne un roi. Ce mot est souvent traduit par gloire, majesté, honneur, attributs donnés à Dieu, en particulier dans les Psaumes. Pourtant, dans diverses prophéties, lors de sa première venue, le Messie n’a pas manifesté ces caractéristiques de manière royale. Il est né dans la pauvreté à Bethléem et a grandi dans une menuiserie, dans l’une des villes les plus méprisées, Nazareth, et à la fin, sa vie n’a été évaluée qu’à trente pièces d’argent, le prix d’un esclave mort. C’est ce qui est écrit partout dans les Écritures hébraïques et on le voit clairement dans le mot tahash, une belle peau ordinaire mais durable.
Mais ce n’est que le début, car chacune des quatre couvertures a une histoire à nous raconter. La deuxième couverture est faite de peau de bélier teinte en rouge (Exode 26. 14) et il y en a encore une autre, une troisième, faite de peau de chèvre (Exode 26:7-13). La plupart des traductions parlent de poils de chèvre, mais le mot poils n’y figure pas. Il pourrait s’agir de laine de chèvre ou, mieux encore, de peau.
Mais pourquoi ces deux animaux ont-ils été choisis, le bélier et le bouc, surtout lorsque les deux couvertures étaient à peine visibles pour quiconque, comme cachées à la vue de tous ? Ces deux animaux parlent de l’œuvre du Messie. En regardant l’histoire de la Bible, le bélier occupe une place importante, et dans Genèse 22 rappelle la tentative de sacrifice d’Isaac. Au lieu d’Isaac, un bélier a été fourni jusqu’à ce que l’Agneau de Dieu, Yeshua vienne. Le bélier a dû être le premier animal sacrifié sur le Mont du Temple, suivi du sacrifice final de l’Agneau de Dieu lorsque Yeshua est venu quelque 2000 ans plus tard. Et remarquez, ce n’est pas seulement la peau d’un bélier, mais elle a été teinte en rouge. Le rouge est la couleur du sang et du sacrifice.
Ensuite, la couche suivante, la troisième, était faite de chèvre. La chèvre nous rappelle le Messie le jour des expiations, le Yom Kippour. Ce jour-là, deux chèvres étaient offertes. L’une était sacrifiée au Temple, mais l’autre, non sacrifiée, devait porter les péchés d’Israël dans le désert pour affronter Azazel, un autre nom de Satan. C’est peut-être pour cela qu’elle n’a pas été teinte, ni qu’elle n’a pris aucune couleur particulière. Peut-être est-ce parce que la lutte contre le mal est toujours une réalité en cours. Ainsi, le bélier et la chèvre nous rappellent tous deux la lutte et la mort du Messie pour nous, pour nos péchés.
Mais la question que nous nous posons en considérant toutes ces choses est la suivante : pourquoi les trois voiles sous le tahash sont-ils cachés au public, alors qu’ils portent avec eux un message qui devrait être proclamé à tous ? Le fait est que son message n’est pas caché. Au contraire, il est écrit ici dans le Tabernacle, et il est écrit partout dans les Écritures et il est aujourd’hui écrit dans la vie de tous ceux qui connaissent et suivent Yeshua, car la Parole change les vies.
Après tout, alors que les Israélites ne pouvaient pas voir les trois voiles cachés, ils les connaissaient grâce à la Parole de Dieu. C’est de la même manière que nous pouvons découvrir aujourd’hui la vérité sur Dieu. Et Moïse a beaucoup mis l’accent sur ce que la Torah enseigne, et Paul aussi, à partir des écrits du Nouveau Testament. Lisons Romains 10. 8 où Paul cite Moïse et dit : La Parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, c’est-à-dire la parole de la foi que nous prêchons. Ceci est une citation de Deutéronome 30. 14. Jésus est présent, il est à portée de main et à la vue de tous ceux qui le cherchent. Et comme l’étoile de Bethléem, seuls quelques-uns l’ont vu, et seuls quelques-uns reconnaîtront Yeshua comme leur Messie.
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