Réveillé par le vent

Alors que la Bible nous fait visiter le Tabernacle, le troisième élément présenté est ce que nous pouvons appeler la mystérieuse ménorah (chandelier) car recevons tant d’informations à travers les Écritures de cet élément et sa description est tout à fait extraordinaire.

 

Elle est mentionnée pour la première fois ici dans l’Exode et continue d’occuper une place importante jusqu’à l’époque de Zacharie le prophète qui a eu une vision de la ménorah dans le ciel avec son message puissant. Ensuite, nous le retrouvons dans le Livre de l’Apocalypse où Jean entend la description par Yeshua de sept menoras, qu’Il appelle les sept églises, soulignant le fait que la ménorah parle de nous, les croyants. Puis, Jean a une autre vision ; il voit ces sept menoras devant le trône de Dieu et là elles sont appelées les sept Esprits de Dieu.

 

Parmi les sept branches de la ménorah du Tabernacle, celle du centre s’appelle ner tamid, qui signifie en hébreu lumière éternelle, ce qui signifie qu’elle ne s’éteint jamais. Nous lisons dans Exode 27 :20-21 : “Vous ordonnerez aux fils d’Israël de vous apporter de l’huile claire d’olives battues pour le luminaire, afin qu’une lampe brûle continuellement… ce sera une loi perpétuelle à travers leurs générations pour les fils d’Israël.” Dans le Talmud, la lampe qui brûlait continuellement, le ner tamid en est venu à symboliser la Présence Divine, la Shekinah (la gloire de Dieu) qui a accompagné la communauté d’Israël dans sa dispersion (b. Shabbat 22B). Pour eux, la lumière de la ménorah est un témoignage que la Présence divine réside au milieu d’Israël. Cette idée a été conservée tout au long de l’histoire. Aujourd’hui, dans les synagogues, on peut encore en voir la preuve, avec une lumière suspendue au-dessus de l’arche de la Torah, appelée le ner tamid.

 

Au Tabernacle, le prêtre prenait la lumière du ner tamid et allumait les 6 autres branches. Il faisait cela chaque jour : de la même manière chaque croyant est nourri spirituellement par Dieu au quotidien. Nous nous souvenons également que cette lumière est appelée le serviteur, le shamash. Cela fait bien sûr référence au Serviteur qui est mort pour Israël de la même manière que chaque croyant prend la lumière du Messie et apporte Sa lumière au monde.

 

Voici une information étonnante que nous trouvons dans le Talmud. Cette déclaration se trouve à la fois dans le Talmud de Babylone et dans le Talmud de Jérusalem, et elle dit : Nos rabbins ont enseigné : Quarante ans avant la destruction du Temple, la lumière occidentale s’est éteinte…  (Yoma 6:3). Ici, nous apprenons quand le ner tamid s’est éteint tout seul. Cela s’est produit 40 ans avant la destruction du Temple, vers 30 après J.-C., à peu près au moment où Yeshua est mort et est ressuscité.

 

Dans cette section de notre étude, il y a quelque chose de vraiment beau dans la ménorah. Il y a un court psaume qui a été écrit comme pour décrire l’accomplissement du message de la ménorah. Dans le psaume 67, nous voyons enfin les nations du monde et Israël en harmonie, se réjouissant en Dieu. Le mouvement de ce psaume va de « nous », c’est-à-dire Israël, à « toute la terre ». Dans ce psaume, les mots nations, terre et peuple sont mentionnés 10 fois ensemble. Le psaume 67 commence par « Que Dieu … nous bénisse » et alors qu’Israël fait son travail, le psaume se termine par « notre Dieu nous a bénis ».

 

Le message est encore renforcé lorsque nous considérons la manière dont ce psaume est construit. Il comporte sept versets et un total de 49 mots hébreux. Tout comme les 49 conduits que Zacharie a vus dans sa vision de la ménorah. Rashi, un commentateur juif bien connu (1040-1105 après J.C.) a remarqué que le nombre total des éléments de la ménorah, y compris les bols, les boutons, la fleur (42) plus les 7 branches, totalisait 49 mots, pointant les 49 éléments de la ménorah. D’autres ont lié le nombre 49 à l’ère messianique. En parlant des 49 tuyaux de la ménorah, Ibn-Ezra et Rashi ont tous deux dit : « Il y avait 49 tuyaux (7 x 7) fournissant de l’huile à la ménorah symbolisant que dans les temps futurs – les temps messianiques – la lumière du soleil sera 49 fois plus brillante que la lumière des 7 jours de la création. »

 

Et ce qui est le plus étonnant, c’est que le nombre de mots de chaque verset tient dans une branche de la ménorah. Chacune des sept branches peut être remplie d’un des versets du Psaume 67 d’une manière remarquable. Si vous deviez compter le nombre de mots dans chaque verset, ils montrent un reflet remarquable, une image miroir d’un côté de la ménorah avec l’autre.

 

Aujourd’hui, une représentation de la ménorah avec ses versets est accrochée aux murs des maisons juives ou des synagogues, généralement placée en direction de l’est, ce qui inciterait l’individu à regarder dans la direction du Temple (Jérusalem).

 

En hébreu, on l’appelle shiviti, ce qui signifie « j’ai placé ». Le mot vient d’un verset du Psaume 16 : « J’ai toujours placé Dieu devant moi. » C’est un rappel que le Temple sera construit très bientôt à Jérusalem. La tradition nous dit que c’est cette ménorah qui était sur le bouclier de David avant qu’elle ne soit remplacée par l’étoile de David. Et il y a une belle histoire derrière la composition du psaume 67. La légende est basée sur un autre psaume, le psaume 119:62 où David nous dit que « à minuit, je me lève pour rendre grâce ». La question posée dans la légende est comment David a-t-il su qu’il était minuit ? On dit qu’à ce moment-là, un vent s’est levé du nord, de sorte que la harpe de David a commencé à jouer toute seule, moment auquel il s’est levé pour étudier la Torah, mais une nuit, il s’est levé pour composer ce chant, celui que nous avons ici dans le psaume 67.

 

Ce psaume est chanté immédiatement après la prière du soir à la fin du sabbat pour préparer le fidèle à une semaine de travail, le travail de proclamation de la Parole de Dieu et c’est de cela qu’il s’agit dans ce psaume.

 

Le psaume peut être divisé en trois sections ; dans la première section, Israël bénit les nations du monde. Nous le voyons dans les versets 1-2 : « Dieu nous fasse grâce et nous bénisse, et fasse briller sur nous sa face. » – Sélah. Afin que ta voie soit connue sur la terre, ton salut parmi toutes les nations. » C’est l’accomplissement de l’alliance abrahamique, où Dieu promet que toutes les familles de la terre seront bénies par la nation qui descend d’Abraham, c’est-à-dire Israël. Et cette prière est adaptée de la bénédiction d’Aaron dans Nombres 6 où le sacrificateur bénit Israël, mais ici dans le psaume 67 nous avons Israël, la nation sacerdotale, bénissant les autres nations.

 

C’est ainsi que commence la bénédiction d’Aaron : « Que l’Éternel te bénisse et te garde ; Que l’Éternel fasse briller sur toi sa face, et qu’il te fasse grâce ! » Nombres 6:24-25. Une fois le Millénium commencé, Israël bénira les nations et dira : « Que l’Éternel nous fasse grâce, et qu’il nous bénisse, et qu’il fasse briller sur nous sa face. » En réponse, les nations louent l’Éternel et cela tombe dans la deuxième section des versets 3-5. Oui, ce jour arrive bientôt. Alors que les prophéties ont beaucoup à dire sur les temps de guerre, elles parlent aussi de temps de grande paix à venir sur ce monde. Et cela se termine avec la troisième section où nous voyons comment le Seigneur envoie sa moisson versets 6-7. La question est posée, de quelle moisson s’agit-il ? Certains ont comparé les 49 mots de ce psaume aux 49 jours de l’Omer, le temps entre la Pâque et la Pentecôte.

C’est significatif, surtout d’un point de vue messianique. À la Pâque, le Messie meurt puis ressuscite, mais à la Pentecôte, nous voyons le premier peuple des nations entrer dans le bercail d’Israël. C’est à la Pentecôte que les nations ont commencé à entendre la Parole de Dieu venant d’Israël.