Dès l’ouverture du premier chapitre d’Esther, nous sommes plongés dans le faste du roi de Perse, Assuérus. En lisant le récit, nous sommes surpris par des termes très descriptifs employés pour décrire tous les objets trouvés dans le somptueux palais du roi. On pourrait même se demander s’il s’agit bien de la Bible ou d’un récit tiré des chroniques de l’histoire de la Perse. Ce récit véhicule un message puissant.

 

Il y a aussi une part de tristesse dans tous ces éléments énumérés du palais. Le Targum rapporte que lorsque les Juifs de Perse et de la Diaspora lurent les paroles du récit d’Esther, ils se mirent à pleurer. Pourquoi ? Parce que ces descriptions leur rappelaient quelque chose qu’ils venaient de perdre. Dans Esther 1. 4, nous lisons que ce roi avait « un royaume glorieux. » C’est un terme très familier pour les lecteurs de la Bible hébraïque, les mots « glorieux » et « royaume », kavod et malchuto étant utilisés ensemble dans les Écritures pour décrire le royaume de Dieu.

 

De plus, deux autres mots hébreux utilisés ensemble, tiferet gedo-lato, « la Splendeur de Sa Majesté », sont employés dans les Écritures uniquement pour désigner Dieu, alors qu’ici cette même splendeur est attribuée à un roi étranger. De plus, le récit se poursuit en nous offrant un aperçu de la splendeur de son royaume, mettant en lumière de nombreux détails précis de ce somptueux palais. Dans Esther 1. 6, nous lisons ceci ; « des rideaux de lin blanc et bleu, attachés par des cordons de fin lin et de pourpre à des tiges d’argent et des colonnes de marbre. » Mais n’étaient-ce pas les mêmes couleurs et les mêmes rideaux de fin lin que ceux utilisés dans le Temple de Jérusalem, détruit juste avant la captivité des Juifs ? Le bleu, le pourpre et le blanc étaient parmi les couleurs principales du Temple. Nous le voyons la première fois dans le Livre de l’Exode, lorsque Moïse donna l’ordre de construire le Tabernacle de Dieu. Ces trois mêmes couleurs sont mentionnées ensemble au moins 30 fois. Que font-elles ici maintenant pour embellir le palais d’un roi étranger vivant dans la paix et la prospérité ? Le deuxième Targum d’Esther, le Targum Sheni, est riche en enseignements au sujet de cette histoire. Les Targums sont des traductions de l’hébreu vers l’araméen, réalisées peu après l’époque d’Esther. Ce Targum introduit le royaume d’Assuérus en affirmant que ce trône n’appartenait ni à lui ni à son père, mais au roi Salomon. Ils ont été très perspicaces et ont reconnu les mêmes éléments que ceux retrouvés ici. Le Targum ajoute (comme mentionné précédemment) que lorsque certains membres du peuple d’Israël ont vu les ustensiles du Temple, ils ont pleuré et se sont lamentés de peine, en reconnaissant leur propre temple perdu.

 

C’est alors que nous rencontrons un homme nommé Haman, un Amalécite, qui aimait les honneurs. Et nous apprenons l’histoire de Mardochée, un Juif de la tribu de Benjamin qui refusait de se prosterner devant lui. Observons attentivement ce qu’a fait Haman ensuite. Ses paroles, dans Esther 3. 8, résument ce que les antisémites ont toujours dit. Haman dit : « Il y a un peuple dispersé parmi le peuple dans toutes les provinces de ton royaume ; ses lois sont différentes de celles de tous les autres peuples et ils n’observent pas les lois du roi. Il n’est pas dans l’intérêt du roi de les laisser en repos. »  Le texte hébreu dit plutôt : « Il ne convient pas que le roi les laisse en vie. »

 

Haman ne voulait pas seulement se venger de Mardochée, mais voulait s’en prendre désormais à tous les Juifs du royaume, des 127 provinces de Perse, ainsi qu’à ceux vivant en Judée. Et, au verset 13, il demande à ce que des lettres soient envoyées par courrier à toutes les provinces du roi pour détruire, tuer et anéantir tous les Juifs. Nous voyons jusqu’où alla cette tentative d’extermination des Juifs. Il s’agissait en réalité d’une attaque démoniaque visant à empêcher la première venue du Messie. En effet, au même moment, Esdras et Néhémie étaient retournés à Jérusalem pour préparer la ville et le Temple en vue de la venue du Messie. Zorobabel et des prophètes comme Malachie y encourageaient le peuple à reconstruire le Temple. La menace d’extermination des Juifs proférée par Haman visait à empêcher la venue de la Postérité de la Femme, Yeshua lui-même. Voilà l’ampleur de cette tentative.

 

De plus, nous observons une forte corrélation entre Haman, Hitler, Pharaon et les nations de la fin des temps. Haman, comme Pharaon dans l’Exode, a tenté d’anéantir la nation et, plus récemment, Hitler a érigé l’antisémitisme et l’extermination des Juifs en loi d’État. Cette annihilation est annoncée par les prophètes de l’Ancien Testament (Psaume 83, Ézéchiel 38). Dans le Nouveau Testament, Jean évoque un nouveau dirigeant mondial, l’Antichrist, qui tenterait également cette annihilation avant le retour du Messie.

 

Il existe une autre corrélation entre ces quatre événements : voulant exterminer les Juifs, juste après Pharaon, Israël est entré en Terre promise et la nation est née. Après Haman, Israël est retourné en plus grand nombre et a reconstruit Jérusalem et le Temple. Juste après Hitler, la nation d’Israël est entrée dans son pays en 1948. Juste après l’Antichrist, Israël renaîtra une troisième fois, mais cette fois, Yeshua sera à sa tête pour toujours. Clairement, Dieu est toujours à l’œuvre, même si nous ne le voyons pas toujours.

 

Il est intéressant de voir comment certains personnages de ce récit ont été amenés à percevoir la protection divine dont jouissait Israël. Lorsqu’Haman raconta à sa femme Zéresh et à tous ses amis tout ce qui lui était arrivé, ses sages ainsi que sa femme lui dirent : « Si Mardochée, devant qui tu as commencé à tomber, est d’origine juive, tu ne pourras pas l’emporter, mais tu tomberas certainement devant lui. » Esther 6. 13. C’est une déclaration éloquente venant de la bouche de ceux qui ne sont pas Juifs et qui détenaient des Juifs en captivité dans leur propre pays ! Et cela semble surgir de nulle part, car juste avant, Zéresh et les conseillers d’Haman ont demandé à ce dernier de construire une potence pour Mardochée. Pourquoi ce changement d’avis ? Nous l’ignorons, mais nous voyons clairement la présence de Dieu ici.

 

Ce qu’ils disent, c’est que si vous combattez contre les Juifs, vous tomberez. C’est l’histoire de Balaam, une fois de plus. Il voulait maudire les Juifs, mais il n’a pu que les bénir. La même chose s’est produite avec Zéresh et l’ami d’Haman ; ils ne pouvaient pas maudire les Juifs, mais les ont avertis que l’antisémitisme ne prévaudrait pas, mais plutôt les ferait certainement tomber. Avons-nous conscience de l’ampleur de ce livre qui nous est ouvert pour que nous puissions voir la main de Dieu ? Cette Bible parle des difficultés d’Israël et montre à quel point Dieu est toujours impliqué dans sa protection. Et, si cela est vrai pour Israël, cela est vrai pour tous ceux qui ont Yeshua comme Sauveur personnel.